La Grande Ourse est une femme, elle porte une peau d’ours sur son dos. Elle est une figure féminine et féministe qui s’empare des injonctions imposés par le monde et l’Histoire pour construire la sienne.
La Grande Ourse est fondée en 2021 par Kalinka Bois-Masson. Ses pièces abordent le rapport à la famille, quand celle-ci est ébranlée par les départs, l’absence et la solitude. Les pièces de la compagnie sont toutes des créations originales, à partir de textes de Kalinka Bois-Masson. Elle se nourrit de sa colère pour écrire à partir de sujets qui lui sont intimes et qui s’articulent autour de thématiques universelles, la jeunesse et ses maux, le rapport au corps et l’autre, la place des femmes…Il s’agit d’inscrire des histoires personnelles dans une histoire plus grande et d’entrelacer l’intime et la dimension politique.
L’identité de la compagnie est fortement ancrée dans la recherche plastique, qui se poursuit de création en création. La fabrication d’éléments de scénographie et de costumes à partir d’objets de récup’ est à l’origine de l’utilisation de la matière. La scénographie de la première création était construite grâce à des palettes et les costumes créés en miroirs trouvés dans les encombrants. C’est à partir de ces matières brutes et de récup’ que le désir de créer elle-même la scénographie, les accessoires comme les costumes de ses créations est né. La recherche plastique est ainsi centrale dans la création des spectacles et se mêle aux temps d’écriture et de répétitions. Avec ces matières brutes remodelées, nous créons des formes bossues et difformes qui s’approchent d’autant plus du réel qui n’est pas lisse.
La Grande Ourse défend un théâtre libre, qui se détache des salles noires pour aller poser bagages dans la rue. Certains spectacles sont immersifs, et provoquent ainsi une rencontre qui dépasse l’événement théâtral. La place du public est centrale dans les réflexions de la compagnie. Ainsi, il nous paraît important d’aller à la rencontre des publics non habitués des salles de théâtre ou en marge.

